« Toulouse secrète, parcours n°2 » avec l'Office du Tourisme

J'ai de nouveau eu la chance, ce week-end, de visiter ma ville de Toulouse différemment, via les visites guidées de l'Office du Tou...

J'ai de nouveau eu la chance, ce week-end, de visiter ma ville de Toulouse différemment, via les visites guidées de l'Office du Tourisme SO Toulouse.
  
Cette fois-ci, j'ai jeté mon dévolu sur la visite « Toulouse secrète, parcours n°2 »*. Voilà un titre bien prometteur, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, peut-être des visites de lieux non-accessibles en temps normal... Et bien non, il s'agissait en fait d'une visite des rues et églises de la ville, ponctuée d'anecdotes méconnues ou insolites et c'était très intéressant!
  

  
Comme toujours, la visite a démarré du Donjon du Capitole, qui abrite aujourd'hui l'Office du Tourisme de Toulouse. La météo était en alerte orange et la grêle menaçait, mais pour le moment, le ciel affichait un beau bleu, cela commençait donc bien.
  

  
Passage obligé par la Place du Capitole, dont je crois bien que je ne me lasserai jamais...
  
Notre guide nous explique alors que tous les bâtiments qui entourent la place respectent une règle précise: la façade doit être géométrique et se répéter par tronçon. Ainsi, comme vous pouvez le constater sur les photos, si l'on coupe la façade du Capitole en deux, l'une est exactement le miroir de l'autre. Et bien il en est de même pour chaque bâtiment qui longe la place. Cela donne une uniformité qui rend la place encore plus belle.
  
  
Tout près du Capitole, rue Gambetta, se trouve la façade ci-dessus. Je suis passée dans cette rue un nombre incalculable de fois et n'y avais jamais prêté attention.
  
Il y a eu, au fil des siècles, divers mouvements artistiques: l'art déco, l'art nouveau, etc... Nous avons ici une façade de type "art déco", autrement dit art décoratif. On trouve dans les rues de Toulouse quelques façades du même style mais elles restent peu nombreuses.
  
Les décorations de celle-ci représentent des artichauts et leurs ramifications. Le tout est plutôt coloré, bien que sobre et donc peu remarqué, en comparaison des autres façades de la rue.
  




  
Comme vous le voyez, les autres façades de la rue Gambetta sont plutôt claires, certaines étant tout de même couleur brique, et respectent parfois de nouveau cette idée de géométrie.
  
Il faut savoir qu'autrefois, peu de bâtiments étaient ornés de balcons, ces derniers étant en pierre ou en fer forgé, des matériaux chers, et donc plutôt réservés aux riches. Puis vint l'invention de la fonte, qui révolutionna tout cela. De nombreux bâtiments furent alors ornés de balcons en fonte aux jolis motifs décoratifs.
  
Autre anecdote que l'on peut observer sur ces façades, les volets extérieurs étaient évités autant que possible à cause du vent. Ils étaient donc plutôt placés à l'intérieur, derrière les fenêtres. Cela posait tout de même un problème en cas de fortes chaleurs. Alors qu'un volet extérieur permettait de bloquer la chaleur et d'ouvrir sa fenêtre pour faire entrer l'air, un volet intérieur obligeait à s'enfermer et mourir de chaud. La population utilisait donc des volets de paille pour palier à cet inconvénient. Lorsqu'ils ne servaient pas, ceux-ci étaient enroulés vers le haut et attachés là, mais le tout était peu esthétique. C'est alors qu'ont été ajoutés de nouveaux éléments en fonte en haut des fenêtres, afin de cacher les volets de paille. Ces ornements sont bien sûr aujourd'hui purement décoratifs.
  
Les photos ci-dessus montrent un bâtiment en brique claire. Originellement, les bâtiments de Toulouse étaient faits de brique rose, celle qui fait aujourd'hui de Toulouse « la ville rose ». Mais cela assombrissait beaucoup les petites ruelles. En l'absence d'éclairage public à l'époque, il a donc été décidé d'éclaircir tout cela en construisant avec une nouvelle brique plus claire, ou parfois en peignant de blanc les façades de brique rose.
  
  
  
Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Couvent des Jacobins. Nous avons pris place dans l'église afin d'écouter notre guide et avons appris une foule de choses !
  











  
L'architecture de cette église est remarquable! Avec ces hauts piliers, on se croirait dans une forêt de pierre. Le pilier situé à l'extrémité, sur la photo ci-dessus, s'appelle "le palmier" et se divise ensuite en 22 ramifications!
  
Il faut savoir que les Jacobins est l'autre nom donné aux Dominicains. On parle ici de la même confrérie.
  
Saint Thomas d'Aquin est enterré ici, du moins partiellement. L'histoire de la mort de cet homme est vraiment cocasse!
Thomas d'Aquin est mort dans une ville italienne, mais sa dépouille fut alors réclamée par les Jacobins. Posséder une relique rapportait beaucoup d'argent à l'époque, car on devenait alors un lieu de pèlerinage et les gens donnaient beaucoup.
Les italiens, tenant à en garder quelque chose, décidèrent de lui couper la tête et de l'enterrer chez eux. Sans succès puisque, lorsque le Pape trancha, il fut décidé que la dépouille, tête comprise, serait rapatriée en France.
Seulement, le corps était alors encore en décomposition. Ils décidèrent donc de le faire bouillir afin d'accélérer le processus et ne déplacer que ses ossements. Mais on ne bout pas un Saint dans de la vulgaire eau. Saint Thomas d'Aquin fut bouilli dans du vin rouge.
Par plusieurs concours de circonstances, ses ossements rougeâtres furent divisés, certains éparpillés, bref, la relique présente dans l'Eglise des Jacobins de Toulouse ne contient que le côté gauche et la tête de Saint Thomas, moins une vertèbre!
  
Autre anecdote: Savez-vous de quoi a été inspiré le logo du Stade Toulousain, notre célèbre équipe de rugby locale? De Saint Thomas lui-même, qui est leur saint patron! Voyez vous-même la comparaison ci-dessous.
  


  
Il y avait une chorale ce jour-là dans l'Eglise des Jacobins, notre guide était donc forcée de faire quelques pauses dans ses récits, faute d'être entendue de tous. En tout cas c'était très agréable à écouter dans un lieu aussi beau que celui-ci. Je vous en ai filmé un petit bout ci-dessous.
  
Notre guide nous a également expliqué que les sculpteurs, à l'époque, répétaient souvent les mêmes figures, sur la demande de leurs employeurs. Ils finirent donc par demander l'autorisation d'insérer de petites touches personnelles dans leurs sculptures, parfois à peine perceptibles, fondues avec le reste, afin d'exprimer un peu leur créativité. C'est ainsi que l'on retrouve au pied de certains piliers de l'église, en y regardant de très près, quelques uns de ces éléments de créativité: ici une souris, là de petites mains...
  
    
      

    
Nous avons ensuite continué notre parcours en direction des quais et sommes passés devant cette bâtisse où un écrito indique :
« Louis DEFFES, compositeur de musique, correspondant de l'institut.
Auteur de "La Toulousaine", est né dans cette maison le 25 juillet 1819. »
  
Claude Nougaro a chanté la célèbre "Ô Toulouse", mais il a également chanté "C'est une Garonne". Et cette dernière reprend presque mot pour mot la chanson "La Toulousaine" de Louis Deffès.
  
Ci-dessus, nouvelle plaque de rue (en fonte)
versus ancienne plaque de rue.
  

    
« Salus infirmorum » : Ce bâtiment était l'un des nombreux hospices de la ville. Un hospice, à l'époque, n'était pas un hôpital tel qu'on l'entend aujourd'hui. Il s'agissait plutôt d'un refuge pour les plus démunis, où l'on fournissait le gîte et le couvert.
  
L'on trouvait également, un peu partout dans la ville, des "troncs pour les pauvres des hospices". Il s'agissait d'une espèce de "boîte à dons" pour aider à la gestion des hospices. Il en reste encore quelques uns disséminés dans le centre-ville, dont un dans la Basilique Notre-Dame de la Daurade.
  
  
Et justement, nous avons ensuite visité la Basilique Notre-Dame de la Daurade, "la Daurade" signifiant "la Dorée" en occitan.
  
Cette basilique est très sombre du fait de ses nombreuses peintures complètement noircies par le temps. Des travaux de rénovation sont prévus, mais on ne sait pas exactement pour quand. En tout cas, on peut présager que la basilique sera sublime une fois rénovée!
  
La particularité de celle-ci est qu'elle abrite une vierge noire. Elle était considérée comme miraculeuse, et garantissait notamment aux femmes enceintes un bon accouchement et un enfant en bonne santé. C'est ainsi que l'on retrouve tout autour d'elle de nombreuses plaques en hommage, venant de France et d'ailleurs, pour la remercier de ses bienfaits.
  
La vierge noire présente dans la basilique n'est pas l'originale malheureusement. Cette dernière a été brûlée après la guerre suite à un conflit entre citoyens.
  
La coutume voulait que les gens ayant bénéficié de ses miracles offrent parfois à la vierge un vêtement. Cette coutume a été remise au goût du jour et il a été demandé à de grands couturiers de concevoir de nouveaux costumes pour notre vierge noire. C'est ainsi qu'elle est désormais dotée de 8 tenues et en change régulièrement. Elle aurait dû en avoir une 9ème, créée par Yves-Saint-Laurent, mais il est malheureusement décédé à ce moment-là.
  
Bref, je vous laisse admirer la Basilique Notre-Dame de la Daurade, ainsi que sa vierge noire, habillée en blanc le jour de notre visite. J'ajoute une photo prise une autre fois où elle portait un costume vert.











  
C'est pendant que nous étions dans la basilique que l'alerte orange s'est concrétisée et qu'il s'est mis à pleuvoir des trombes d'eau! Mais ce n'est pas cela qui allait nous arrêter et nous avons tout de même continué notre visite guidée.
  
Nous sommes donc descendus sur les Quais de la Daurade, où nous avons appris que le petit bâtiment « Pêcheurs de sable » qui sert aujourd'hui de buvette, était autrefois une morgue pour les noyés de la Garonne. Bon bon bon... j'essayerai de ne pas m'en rappeler un jour de grand soif... XD
  
On peut encore voir, le long des quais, les gros anneaux de métal qui servaient à amarrer les bateaux.
  
En longeant les quais, nous sommes passés sous le Pont Neuf, connu pour être le plus vieux pont de Toulouse. Ce n'est pas tout à fait exact, puisqu'un autre pont, un peu plus loin, est plus ancien. Il s'agit d'un pont médiéval qui enjambe aujourd'hui le petit cours d'eau que l'on appelle la Garonnette.
  
Lors des inondations de Toulouse, le Pont Neuf était le dernier né de la ville. Mais ce fut aussi, avec le pont médiéval, le seul rescapé. C'est ainsi qu'il est devenu l'un des plus vieux de Toulouse.
  
La construction du Pont Neuf n'a en fait jamais été achevée. Initialement, les trous dont il est composé devaient être ornés de sculptures en relief et représenter des lions la gueule ouverte. Une fois qu'on le sait, on les imagine sans mal. Cela ne s'est jamais fait et le pont a finalement été inauguré ainsi par Louis XIV.
  

Attention déluge en cours!
  






   
Comme vous le voyez, nous aimons beaucoup Claude Nougaro à Toulouse, nous mettons même les paroles de ses chansons en bordure de Garonne. :)
  



  
Voici ci-dessus le fameux pont médiéval dont je vous parlais plus haut, le vrai plus vieux pont de Toulouse.
  
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce coin-là, sur la Garonette et ce qu'elle était auparavant, je vous invite à lire mon article précédent, issu d'une précédente visite guidée, ici.
  
  
Nous nous sommes par la suite dirigés vers Notre-Dame de la Dalbade, dont je vous parle également dans l'article précédent. Nous sommes alors passés devant une œuvre de Miss Van, célèbre graffeuse toulousaine, maintenant mondialement connue.
  
Les œuvres de Miss Van représentent toujours des femmes, rondes et sexy, à la bouche pulpeuse et aux longs cils. J'aime beaucoup ses graffitis, on peut en trouver plusieurs dans le centre-ville de Toulouse.

Ici, « La symphonie des songes » :
  



  
Face à ce graff se trouve une ancienne brasserie, dont la porte est surmontée d'une statue de Gambrinus, dieu de la bière.
  






  
Après être passés devant Notre-Dame de la Dalbade (encore une fois, je vous invite à lire l'article de ma précédente visite guidée ici pour en savoir plus sur cet édifice), notre guide nous a fait remarquer le bâtiment qui abrite aujourd'hui la DRAC, Direction Régionale des Affaires Culturelles.
  
Cette bâtisse était autrefois, dans la région, l'hôtel particulier des Chevaliers de l'Ordre des Templiers. L'ordre a été dissout et les quelques chevaliers restants se trouvent désormais sur l'île de Malte.
  
  
  
C'est ici que se terminait notre visite, éprouvante sur la fin à cause de la pluie, mais passionnante du début à la fin! Encore une fois, j'ai été épatée par les connaissances de notre guide, qui avait littéralement réponse à tout, une vraie mine d'informations!
  
Encore un grand merci à l'Office du Tourisme SO Toulouse! Et pour rappel, vous pouvez voir toutes leurs visites guidées ici, je ne peux que vous les recommander.
  
  
  
Sur le chemin du retour, après être passés par de bien jolies rues que je ne connaissais pas jusque-là, nous avons décidé de nous réchauffer autour d'un thé. Il y a des jours, comme ça, où le bonheur est simple comme une tasse de thé (et un cookie). :p
  

  
  
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6 commentaires

  1. merci pr ce beau parcours à Toulouse
    il y a encore pas si longtemps je ne faisais jamais de visite guidée
    j aime les petits groupes
    ah la place du Capitole lors de ma 1ère venue dans la ville mon appart était juste à côté

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    Réponses
    1. Oh un appart proche de la Place du Capitole, bien joué! :D
      Oui finalement les visites guidées peuvent être top, et je suis d'accord, en petit groupe c'est toujours mieux. Et cela dépend aussi beaucoup du guide et de ses connaissances.

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  2. Bon je suis désolée, mais là c'est Da Vinci code ton histoire ! La géométrie cachée du capitole... les petites mains au pied des colonnes... C'EST UN INDICE. La conspiration passe par Toulouse ! Oyez oyez !

    Super article qui donne envie de découvrir ta ville <3

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    1. Hahaha tu me tues! Quand j'ai lu le début de ton commentaire, je me suis dit "mais qu'est ce qui lui arrive?!!!" XD
      Trop drôle, toujours en plein craquage Ariane! :D
      Merci beaucoup pour le compliment. ^_^

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  3. Bravo pour votre article et vos photos. J'adore Toulouse et je m'y retrouve complètement!

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    1. Merci beaucoup, je suis ravie que l’article vous ait plu. ^_^

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